Nietzsche et le Bushidô
Le bellicisme de Nietzsche n'est en rien une incitation au conflit ou à la violence, mais une leçon de lucidité sur les mécanismes qui gouvernent les individus.
En opposition à la pensée kantienne, où la paix réside par l'établissement du droit, Nietzsche montre comment les règles sont définies par les individus eux-mêmes.
Les règles sont édictées par ceux qui ont le pouvoir. Ce dernier est acquis par la force, le capital, ou la manipulation.
Il y a donc deux catégories d'individus, ceux qui agissent et qui détiennent le pouvoir, Les autres sont les faibles qui subissent les actions.
Ces règles deviennent ensuite des valeurs morales, que les puissants définissent, puis acceptées par les faibles.
L'apparition du code du Bushidô est étroitement liée au système féodal japonais d'antan.
Et cela bien qu'il puisse être utilisé aujourd'hui comme une source de sagesse, et de paix.
Ses 7 vertus sont : le courage, le contrôle de soi, la rigueur, l'honneur, le respect, la loyauté, la sincérité, la bienveillance, et la politesse.
Armure Samouraï
Sokô Yamaga (1622-1685) codifia ces valeurs pour élever le fruste guerrier jusqu'alors, en "Homme supérieur", selon le concept confucéen.
La longue paix que le Japon a vécu pendant le règne Tokugawa, plongea le Samouraï dans un profond désoeuvrement.
Le code du Bushidô permit de lui redonner des valeurs, un but et une raison d'être.
Sokô Yamaga (1622-1685)
Ces "règles" peuvent être considérées comme un outil de "management" pour les Shoguns d'antan.
Nietzsche explique que la force physique est la première forme d'acquisition du pouvoir, car c'est la plus simple à réaliser intellectuellement.
Les guerriers ont donc été les premiers à détenir le pouvoir, et donc à imposer des règles.
Les chefs guerriers ont utilisé la manipulation pour diriger leurs soldats.
La manipulation est plus difficile à réaliser intellectuellement et a permis de d'utiliser la force physique de plusieurs guerriers. Ils ont acquis un capital également utile à leur maintien.
Les chefs guerriers ont ensuite imposé des règles de conduite aux guerriers, tel le Bushidô.
Vincent Sillig