Le Tibet et le contrôle de l'eau

Une sécession officieuse avait été réalisé avec l'aide du gouvernement britannique en 1904. La dynastie chinoise envahit à nouveau le Tibet en 1910, et le 13è Dalaï Lama se réfugia en Inde sous la coupe des anglais.
Le Tibet resta tout de même un état féodal jusqu'à son annexion par le troupes communistes en 1951. On y pratiquait jusqu'alors le servage et l'esclavage oeuvré par une classe de 200 à 300 familles, et dirigées par le Dalaï Lama.
Les serfs, ayant outre le devoir de payer de très lourdes taxes à leur seigneur, devaient effectuer un service militaire avec nourriture et vêtements à leur charge.
Exécutions publiques et tortures avaient lieu sans procès. Une simple accusation d'un individu de classe supérieure suffisait. On est assez loin des préceptes du Bouddha !
Armée tibétaine en 1943
Pour la Chine d'aujourd'hui et de demain, le véritable enjeu du Tibet se situe au niveau du contrôle de l'eau.

C'est sur ce plateau himalayen en haute altitude que naissent les principaux fleuves asiatiques, soit le Mé-kong, le Fleuve Jaune, le Yang-tsé, et l'Indus.
C'est par le Tibet que passe le 40% d'approvisionnement en eau de la Chine.
Les problèmes d'hypercroissance et de pollution contraignent la Chine à développer des sources d'énergies renouvelables.
Un effort particulier est mis dans la construction de barrages hydrauliques.
La discrétion des autorités chinoises est de mise quant aux répercussions écologiques sur ses pays voisins.

La Chine tente de garder son unité par l'oppression des minorités. Elle implante des populations han partout, et réfreint les particularismes locaux.
Gengis Kahn avait compris que pour régner sur un vaste territoire à long terme, il valait mieux laisser les peuples maintenir et valoriser leurs traditions.

Quel est finalement le rôle du Dalaï Lama sur ce grand échiquier ? Qui est derrière l'homme religieux, politique, et chef virtuel d'un état historiquement féodal ?
Est-il en rupture avec le passé historique de ce dernier ?
Quel enseignement le Bouddhisme peut-il apporter dans cet élan de croissance du géant chinois ?